Le gouvernement congolais a décidé de suspendre toutes les motions et pétitions visant les gouverneurs et les membres des bureaux des Assemblées provinciales, conformément aux instructions du président Félix Tshisekedi. Cette mesure exceptionnelle intervient dans un contexte de violences persistantes à l’Est du pays et vise à préserver la stabilité institutionnelle.
L’annonce a été faite ce mercredi à Kinshasa par le ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, lors d’une réunion avec les 26 gouverneurs et les représentants des bureaux des Assemblées provinciales.
> « Les honorables membres des bureaux doivent conduire leurs assemblées à adopter une résolution suspendant les pétitions et motions durant cette période de guerre », a-t-il déclaré, en citant les directives du chef de l’État.
Ces derniers mois, plusieurs provinces ont été secouées par des crises politiques à répétition. Au Kasaï-Oriental, le gouverneur Jean-Paul Mbwebwa, destitué puis réhabilité, fait face à une nouvelle motion de défiance pour gestion opaque. Dans la Tshopo, le gouverneur Paulin Lendongolia a été déchu pour mégestion et détournement de fonds publics. D’autres provinces, telles que le Kongo-Central, le Maniema, le Kwango et le Haut-Lomami, ont également connu des pétitions ayant entraîné la chute de plusieurs présidents d’assemblées provinciales.
Selon le gouvernement, cette suspension vise à garantir la cohésion nationale et à éviter des tensions institutionnelles susceptibles de fragiliser la gouvernance locale, alors que le pays est confronté à de graves enjeux sécuritaires dans sa partie orientale.
La directive présidentielle est ainsi présentée comme une mesure de sauvegarde destinée à maintenir l’ordre politique et administratif dans les provinces, en attendant une stabilisation de la situation nationale.
J. Tshimanga
