Ituri : après Dzudd’a, deux autres marchés communautaires rouvrent à Djugu, grâce aux dialogues initiés par la MONUSCO

Le dialogue, comme moyen pacifique de résolution des conflits, a une fois de plus démontré son efficacité. Après plus de trois mois de fermeture, les marchés de Gina et Nyampala situés respectivement à 40 et 20 km de Bunia, dans la chefferie des Bahema Baguru, territoire de Djugu ont rouvert leurs portes, mettant fin à une période marquée par l’insécurité et les tensions communautaires.

Sous l’impulsion de la Section des Affaires civiles de la MONUSCO et des casques bleus népalais, un échange a été organisé le vendredi 9 mai 2025, réunissant forces vives, leaders communautaires et autorités locales des deux entités concernées. L’objectif : restaurer le dialogue entre les communautés Hema et Lendu, dont les relations étaient rompues.

Pendant plus de trois heures, les participants ont été sensibilisés à l’importance du vivre-ensemble et invités à privilégier la cohabitation pacifique pour garantir la paix et favoriser le développement régional.

Un engagement fort a été pris des deux côtés, symbolisé par la volonté de « fumer le calumet de la paix » et « d’enterrer la hache de guerre ». Conséquence directe de cette réconciliation : ce lundi 12 mai, les marchés de Gina et Nyampala ont rouvert à la grande satisfaction des habitants.

« Nous apprécions la réouverture de ce marché, qui avait été fermé à cause des atrocités. Cette reprise a été possible grâce à l’intervention de la MONUSCO. C’est un signe encourageant. Cela dit, je demande aux communautés Lendu et Hema d’éviter de faire ce qui ne peut pas nous amener la paix. Si on parle de cohésion sociale, cela implique la fréquentation mutuelle. Et il faut que les deux communautés se fréquentent », a déclaré Héritier Dhesa Dezunga, membre de la société civile de la chefferie des Bahema Nord.

Afin de garantir la sécurité et de renforcer la confiance retrouvée, les casques bleus népalais ont mis en place des patrouilles régulières, parfois en coordination avec la Police congolaise et les FARDC. Ces mesures visent à sécuriser les habitants des villages toujours sous la menace de groupes armés, et qui fréquentent ces marchés.

Christine Gbosi, marchande ambulante, exprime son enthousiasme :

« Je suis très contente, car toutes les communautés se retrouvent ici. Le marché est plein, c’est ce que nous voulions. Nous y trouvons tout ce qu’il nous faut. Nous ne voulons plus de guerre, nous voulons la paix. »

Il y a quelques jours, dans la même optique, grâce aux efforts de médiation de la MONUSCO, le marché de Dzudd’a situé à environ 85 kilomètres au nord de Bunia et fermé pendant deux mois à cause des tensions communautaires—avait déjà rouvert ses portes.

Désormais, des centaines de personnes issues des deux communautés y convergent chaque semaine sous la protection des casques bleus bangladais basés à Rhoo. Un geste fort salué par les notables locaux, qui y voient un pas décisif vers la consolidation de la cohabitation pacifique dans la région.

By Rédaction

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